Les lundis littéraires

Chaque premier lundi du mois, l’Espace vous fait découvrir une partie du patrimoine littéraire légué par Félix Leclerc. 

À l’occasion de ce premier lundi littéraire, l’Espace vous suggère de lire le premier roman de Félix, Le fou de l’île

Après avoir été rejeté au Québec, Le fou de l’île est publié pour la première fois en France en 1958. Si vous avez aimé Le Survenant de Germaine Guèvremont, alors vous aimerez probablement ce roman de Félix Leclerc dans lequel on retrouve un voyageur anonyme qui s’arrête dans une communauté le temps de s’en imprégner et repart avec la brise. Peut-être l’aurez-vous remarqué, cette histoire est aussi similaire à celle de l’auteur, Leclerc s’étant réfugié temporairement au village de Saint-Pierre dans les années 1940 à la suite du décès de sa mère. 

Regroupant plusieurs des éléments majeurs de l’œuvre de Leclerc, Le fou de l’île est une lecture intéressante autant pour ceux qui connaissent bien l’artiste que ceux qui le rencontrent pour la première fois. Les plus habitués pourront s’amuser à repérer les échos des chansons et de la vie de l’auteur dans le texte, tandis que ceux qui le découvrent pourront faire un rapide tour d’horizon des valeurs chères à Félix Leclerc. 

Ainsi, l’importance de la nature et de la musique dans la vie de Leclerc transparaît au fil du récit, tout comme le penchant de l’auteur pour les contes et les fables. Certains passages à l’ambiance mystérieuse rappellent davantage le conte que le roman, et on retrouve quelque chose s’apparentant à une morale au moment de la conclusion du livre. Ces mêmes caractéristiques confèrent une portée philosophique à l’histoire sans toutefois en alourdir la lecture, invitent à la réflexion sans l’obliger. 

En attendant, voici un conseil donné par le fou :

« Va en Chine, à New York, au désert ou à la baie d’Hudson, ou aux plages de Californie, si tu n’es pas décidé à vivre avec toi-même (et comme soi-même c’est un beau paquet de désordre travaillé par les passions) tu soupireras. Mais écoute où ça devient intéressant: ce soi-même quand il est dompté, on peut lui faire sauter les précipices. » (p.107)

Bonne lecture !

– Laurence Richard, agente aux communications et à la programmation –