
L’Espace patrimonial Félix-Leclerc invite le grand public à découvrir Le parcours d’un flâneur qui propose plusieurs œuvres d’art disposées sur le parterre avant et arrière de l’Espace de même que dans son arboretum et dans l’érablière attenante. Un dialogue prometteur entre l’héritage de Félix Leclerc et les artistes contemporains.
Prenez-vous en photo dans Le parcours d’un flâneur et identifiez-nous sur Instagram! @espace.felixleclerc
Installation no. 1 / Où le vent nous mène – Regroupement BLEU
Ce projet du Regroupement BLEU – Artistes et Artisans d’Art de l’île d’Orléans – s’inspire du parcours de Félix sur l’Île et de la symbolique du soulier pour créer une vingtaine de toiles suspendues à travers les pommiers du site. Des tables à pique-nique permettent aux visiteurs de s’asseoir parmi ces œuvres qui suivent les mouvements du vent.
Que venons-nous, tout comme Félix, puiser sur l’Île?
Moi mes souliers m’ont amené à l’Île parce que…
Installation no. 1.1 / Un pied dans les nuages – Regroupement BLEU
Ce projet du Regroupement BLEU – Artistes et Artisans d’Art de l’île d’Orléans – s’inspire du parcours de Félix sur l’Île et de la symbolique du soulier pour créer.
Dans l’arboretum du Parcours d’un flâneur, on retrouve l’intervention artistique Un pied dans les nuages, constituée d’une vingtaine d’œuvres en 3D sises dans des alcôves de bois.
Que venons-nous, tout comme Félix, puiser sur l’Île?
Moi mes souliers m’ont amené à l’Île parce que…
Installation no. 2 / Il ne lui reste plus qu’la belle vue sur le fleuve – Philippe Pallafray
L’installation Il ne lui reste plus qu’la belle vue sur le fleuve de Philippe Pallafray dialogue avec la chanson l’Alouette en colère de Félix Leclerc (1972). Ses couleurs symbolisent l’oppression, mais également la beauté des couchers de soleil de l’île, la neige et le fleuve. Des alouettes s’envolent pour symboliser l’appel à la liberté inspiré par la chanson.
L’Alouette en colère :
2022 marque le 50e anniversaire de la sortie de l’album L’Alouette en colère (1972-2022).
J’ai un fils enragé
Qui ne croit ni à dieu
Ni à Diable ni à moi
J’ai un fils écrasé
Par les temples de la Finance
Où il ne peut entrer
Et par ceux des paroles
D’où il ne peut sortir
J’ai un fils dépouillé
Comme le fut son père
Porteur d’eau, scieur de bois,
Locataire et chômeur
Dans son propre pays
Il ne lui reste plus
La belle vue sur le fleuve
Et sa langue maternelle
Qu’on ne reconnaît pas
J’ai un fils révolté
Un fils humilié
Un fils qui demain
Sera un assassin
Alors moi j’ai eu peur
Et j’ai crié « À l’aide
Au secours quelqu’un »
Le gros voisin d’en face
Est accouru armé,
Grossier, étranger
Pour abattre mon fils
Une bonne fois pour toutes
Et lui casser les reins
Et le dos et la tête
Et le bec et les ailes
Alouette ah……….
Mon fils est en prison
Et moi je sens en moi,
Dans le tréfonds de moi
Pour la première fois, malgré moi,
Entre la chair et l’os
S’installer la colère.
Les années 1970 et la Crise d’Octobre représentent un moment marquant dans l’histoire du Québec. Il en va de même dans l’histoire de Félix Leclerc. Interpellé par l’armée à l’entrée de l’Île, il écrit le soir même L’Alouette en colère, qui sortira en 1972, soit deux ans après les événements.
Il en dira plus tard : « J’étais lors à Saint-Grégoire [de Montmorency]. J’ai dit : « Verrat! Qu’est-ce qui se passe? » Les Anglais arrêtaient les gens qui montaient la Côte de l’île. Ce fut un coup de fouet au visage. La honte! J’ai marché sur la grève et j’ai composé « L’Alouette en colère » ». (note 1)
« J’ai eu honte de voir que pour régler nos problèmes, il fallait appeler une armée de l’extérieur. Le même jour, j’ai écrit L’Alouette en colère. » (note 2)
Dans son Calepin d’un flâneur (1988) il écrira : « Au plus fort de la panique, je fais la plus grande découverte de mon existence : je découvre que j’ai un pays à moi sous les pieds et qu’on est en train de lui faire mal, et c’est à moi qu’on fait mal ».
[note 1] Québec français, no. 33, mars 1979, p.38.
[note 2] Jacques Bertin, Le roi heureux.
Installation no. 3 / Quand les arbres s’endorment, se la couler douce … – Giorgia Volpe
Quand les arbres s’endorment, se la couler douce… s’inspire de la relation de Félix Leclerc avec la nature. Installés dans l’environnement naturel et enchanteur de l’érablière, l’installation invite à vivre une expérience immersive et intimiste en pleine nature.
« Il n’est jamais revenu de forêt. De vivre avec les arbres il en est devenu un. »
– Félix Leclerc – Le calepin d’un flâneur.
La vocation de l’homme :
détruire
(il y est vif!).
La vocation de l’arbre :
produire
(il y est lent).
Il y a toujours trop d’hommes
et jamais assez d’arbres.
– Félix Leclerc, Dernier calepin
Le germe de la chanson fut transporté ici dans le cœur d’une femme,
comme celui du chêne est arrivé dans un petit pot de terre.
– Félix Leclerc, Dernier calepin
Les feuilles tombent.
Celles qui se sauvent s’appellent oiseaux.
– Félix Leclerc, Dernier calepin
Beau temps, mauvais temps,
courants chauds, courants froids,
y a toujours un invisible travail sur le fleuve,
comme le sang dans les veines :
la chanson.
– Félix Leclerc, Dernier calepin
