Les lundis littéraires - août 2023 -

Chaque premier lundi du mois, l’Espace vous fait découvrir une partie du patrimoine littéraire légué par Félix Leclerc. 

Pour le mois d’août et à l’occasion de la semaine de la Félixité, l’Espace vous présente Moi, mes souliers

Du 2 au 8 août, l’Espace met particulièrement en valeur la vie et l’œuvre de Félix Leclerc avec la semaine de la Félixité et sa programmation spéciale. Les dates qui balisent cette période festive n’ont pas été choisies au hasard : Félix a vu le jour le 2 août 1914 et il nous a quittés le 8 août 1988. 

Paru en 1955, Moi, mes souliers est un récit autobiographique tout sauf ordinaire. Si on remarque dès le début des ressemblances entre la vie du narrateur et celle de l’auteur, on sait aussi d’entrée de jeu que les personnages ne sont pas des humains, mais plutôt des animaux. Le narrateur serait en effet un « lièvre à deux pattes », un lièvre anthropomorphe à ne pas confondre avec les lièvres à quatre pattes qui vivent dans la forêt.

Après avoir traduit son enfance à La Tuque dans le roman Pieds nus dans l’aube, Félix paraît raconter ses débuts dans Moi, mes souliers, depuis son premier emploi à la radio et son entrée dans l’âge adulte jusqu’au véritable début de sa carrière de chansonnier et son immense succès en France. Celui qu’on surnommait affectueusement « Le Canadien » raconte d’ailleurs une relation sinon conflictuelle, du moins difficile entre son personnage principal, la célébrité et la reconnaissance du public. Pas facile pour un amoureux de la nature et des petits bonheurs de se retrouver sur scène devant des centaines de personnes tous les soirs!

Rapidement, une connivence s’établit entre le narrateur et le lecteur, la narration au « je » et l’écriture intimiste donnant l’impression d’un aperçu des coulisses de la vie du « vrai » Félix. Parsemé d’humour et entrecoupé de paroles de chansons, Moi, mes souliers est à l’image du penseur qui l’a écrit : drôle, humble, vrai, direct. De plus, l’auteur-compositeur-interprète semble y exprimer ouvertement ses opinions en plus d’y déclarer tout l’amour qu’il porte à son pays et à sa famille.

En bref, Moi, mes souliers nous ouvre une fenêtre sur le grand artiste qu’était Félix, nous permettant de nous imaginer les joies et les dualités qui se cachaient derrière ses yeux bleus et sa chemise à carreaux. Laissez-vous tenter par un bref passage: 

« Il fut décidé entre les travaillants, dont mon père et mon frère, que je serais le seul attelage fantaisiste, c’est-à-dire celui qui va à sa fantaisie. Les engagés avaient instruction de ne pas m’imiter, surtout de ne pas me suivre, parce que parfois, je laissais le chemin pour aller explorer le large. » (p.44)

Bonne lecture!

Laurence Richard, agente aux communications et à la programmation